Alors mes chers, prêts pour une petite balade en terrain détente? Accrochez-vous car nous allons nous plonger dans des eaux relaxantes. C’est pile l’heure de décompresser en mode chill et je suis là pour vous donner un petit coup de pouce, en mettant à l’honneur la reine de la détente : la musique. Oh, ne pensez pas que je vais vous recommander l’habituel bruit de cascade ou les chants d’oiseaux. Nada, néant, aucune chance !
Posons d’abord les bases, selon le dogme de nos amis en blouses blanches, une musique qui a le don de détendre est celle capable de ralentir le rythme de notre tic-tac interne, autrement dit notre cœur. Par là, le tempo qui fait l’unanimité est d’à peu près environ 70 battements par minute (bpm), soit à peu près ce que vous avez au repos, après une belle sieste. En gros, on vise en-dessous de 90 bpm. Loin de moi l’idée de casser votre vibe, mais dites aurevoir à votre techno endiablée. Cela dit, respirez, ce n’est pas non plus un repli vers la musique de chambre qui s’annonce.
« C’est pas du tout cuit ! Une musique douce, c’est généralement ce qui apaise sans exception. Si le tempo baisse, notre rythme cardiaque suit et notre pouls se détend », annonce David Christoffel, pointure de la musicologie et auteur du bouquin savoureux La Musique vous veut du bien. Au fil des pages, on y comprend que du temps des philosophes de l’Antiquité jusqu’à nos shrinks, sophrologues et explorateurs des mystères de la cervelle, nombreux sont ceux qui voient en la musique une panacée. On lui prête notamment le pouvoir de soulager la douleur, de guérir les ronfleurs incorrigibles et même de terrasser le stress. Alors, véritable potion magique ? « Dire que le tempo est le principe actif de la musique, c’est un peu simpliste. Attention de ne pas instrumentaliser la musique », tempère David Christoffel.Mais ça, c’est un autre paquet de chips. Arrivés ici, on ne peut ignorer que, entre deux morceaux à 70 bpm, le plus calmant demeure celui qui nous touche le plus. Après tout, notre rapport à la musique est pétri de nos émotions et de notre imaginaire ! Et ce qu’on y projette, c’est bien plus riche que toute velléité médicale. La plupart du temps, les musiques soi-disant relaxantes s’avèrent passablement soporifiques non parce qu’elles sont mauvaises, mais parce qu’elles sous-entendent trop lourdement une obligation de se détendre. Un surplus de didgeridoo peut être aussi nocif qu’un manque, mais bon, c’est une autre histoire…
Et parce qu’on est quand même là pour se détendre, laissez-vous porter par notre cocktail de morceaux apaisants : Hey Jude des Beatles, tapant à 74 bpm, Redbone de Childish Gambino à 80 bpm, Angie des Stones à 68 bpm, Space Oddity de Bowie à 72 bpm et Fade to Black de Metallica à 70 bpm. Allez, savourez, c’est de la bonne.