Rate this post

Imaginez l’espace d’un instant, vous entendez un éclat de rire doux et joyeux, un morceau de musique enivrant qui vous fait vibrer, ou alors une nouvelle qui change tout : vous avez réussi, avec brio, un projet sur lequel vous avez sué sang et eau. Alors, juste pour le fun, demandez-vous avec quelle oreille vous préférez capter ces petites bulles de bonheur? Dingue, n’est-ce pas ? Selon une nouvelle recherche, notre oreille gauche serait plus en phase avec ces sonorités positives. Yep, cet organe complexe et fascinant qu’est notre cerveau présentait une réponse plus vive aux sons joyeux captés par notre pavillon gauche. C’est un groupe d’einstein du cerveau, des neuroscientifiques Suisses, qui ont mis le doigt sur ce phénomène curieux.

Et voilà que vous vous demandez, pourquoi l’oreille gauche plutôt que la droite ? Situez-vous, c’est là qu’entre en jeu l’architecture unique de notre cerveau, si leurs résultats publiés dans le journal Frontiers in Neuroscience sont exacts. En gros, tous ces sons qui nous rendent joyeux et heureux semblent déclencher une activité intense dans la partie du cerveau dédiée à la perception auditive… mais seulement quand ils viennent du côté gauche. C’est alléchant, non ?

Allez, on pousse un peu plus loin : Ressentez-vous le même pic de joie si ces sons proviennent de l’avant ou directement de la droite ? Pas vraiment, d’après les explications de Sandra da Costa, la primus inter pares de ces recherches, une scientifique de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse.

Alors, comment ils ont fait pour mettre ça en lumière ces surdoués ? Comment ils ont épluché l’activité cérébrale de 13 volontaires (des hommes et des femmes dans la fleur de l’âge). Ils les ont bombardé des sons de toutes sortes à partir de différentes directions : l’avant, la gauche et la droite. Vous savez quoi, leur cerveau n’a pas cligné un œil lorsqu’ils ont entendu des sons neutres ou négatifs, par exemple des voyelles sans contexte, ou alors un cri qui vous glace le sang. Idem pour les sons non humains, qu’ils soient liés à des sentiments joyeux, neutres ou sombres, comme les applaudissements, le vent en colère ou le tic-tac affirmé d’une bombe.

Mais alors, voilà le hic, quand ils ont entendu des voix joyeuses, genre des sons érotiques ou simplement soulageantes, leur cerveau a joué une partition différente, mais… seulement quand ces sons provenaient de la gauche. En plongeant plus dans les méandres du cerveau, on trouve que les zones du cortex cérébral, connues pour être au cœur des premières étapes du traitement des sons, s’animaient comme du feu de joie. Et c’est en ce point que le cerveau met les choses au clair, distinguant sa préférence pour les sons humains positifs. Ce qu’il faut souligner, même si c’est à rebrousse-poil, c’est que pour le moment nos gourous de la science ne sont pas vraiment sûrs pourquoi notre matière grise a évolué de cette manière.

Ça nous a déjà traversé l’esprit que nous, en tant qu’espèce, avons tendance à trouver les sons proches ou en train de s’approcher de nous plus gênants et oppressants que ceux qui prennent le large. C’est peut-être une relique de notre passé, quand nous avions à nous méfier des *prédateurs* et les bruits de pas furtifs dans le dos étaient plus d’un mauvais présage. Quant à notre penchant pour notre oreille gauche, nos scientifiques entendent creuser ce mystère. Est-ce lié à notre tendance naturelle à être droitier ou gaucher, à la disposition assymétrique de nos organes internes, ou à une tout autre explication ? Seul l’avenir nous le dira !